La compréhension du fonctionnement du cerveau constitue l’une des plus grandes quêtes scientifiques. Le cerveau humain est un objet d’une taille et d’une forme rappelant un chou-fleur, il pèse environ 1,36 kg et a une texture pareille au tofu. C’est sa complexité qui le rend si remarquable et si difficile à comprendre. Le cerveau d’un adulte moyen renferme tellement de connexions que si vous en comptiez une par seconde, il vous faudrait plus de trois millions d’années pour en arriver au bout.
De manière fondamentale, le cerveau nous attire parce qu’il définit qui nous sommes. Hippocrate, le père de la médecine occidentale, l’admettait déjà il y a longtemps :« Les hommes doivent savoir que c’est seulement du cerveau que viennent les joies, les délices, le rire, les plaisanteries, ainsi que les chagrins, les peines, le découragement et les lamentations.» Plus récemment, Francis Crick – l’un des grands biologistes de notre époque – exprimait la même idée.
Comprendre le cerveau, c’est donc nous comprendre nous-mêmes, ainsi que notre place dans la société et dans la nature.
Voici donc une série d’articles qui ont pour objectif de vulgariser la compréhension du cerveau pour les initiés et les curieux. Chaque fois, un article va jeter la lumière sur l’un des concepts clé du monde du cerveau et expliquer sa relation avec notre vie quotidienne.
NEURONES ET NEUROTRANSMETTEURS
NEURONES, CELLULES GLIALES et NEUROTRANSMETTEURS
Nos neurones sont les cellules de votre cerveau traitant l’information. Vous en avez entre 90 et 100 milliards, pourtant aucun n’a la moindre idée de qui vous êtes. Cependant, d’une manière ou d’une autre, en communiquant grâce aux réseaux de milliards d’interconnexions, les neurones induisent la conscience de vous-même. À travers leur corps cellulaire et ses courtes extensions appelées « dendrites », les neurones reçoivent des messages des autres neurones en passant par des structures spécialisées, à savoir, les synapses. Les messages sont envoyés à d’autres neurones à une vitesse de 480 km/h. En arrivant à une synapse, les influx induisent la libération de neurotransmetteurs (Voir le dernier paragraphe) choisis selon la nature du message transmis. Ceux-ci modifient le comportement et les émotions de chacun de nous en réaction au message transmis. Voilà en essence le fonctionnement du cerveau. Reste à préciser que les neurones ne travaillent correctement que s’ils sont aidés par un autre type de cellules appelées GLIALES.
Les cellules gliales, dont le nombre dépasse celui des neurones dans un rapport de 50/1, s’occupent du bon fonctionnement des neurones. Elles aident ces derniers à se connecter pour développer le cerveau, les nourrissent à l’âge adulte, isolent les axones, éliminent les cellules mortes, recyclent les neurotransmetteurs et protègent le cerveau des infections. Ce sont les héros méconnus de l’histoire du cerveau.
Les neurotransmetteurs véhiculent les signaux entre neurones, excitant ou inhibant brièvement leur activité électrique. Libérés à l’espace synaptique entre neurones transmetteurs et receveurs, les neurotransmetteurs modifient le contenu du neurone récepteur et par la suite le réseau neuronal qui produit le comportement et l’attitude humaine visible (action, parole, réflexion, …). Les neurotransmetteurs peuvent aussi initier l’activation et la désactivation de gènes importants, susceptibles de causer une modification à long terme des propriétés neuronales et synaptiques.
S’agit-il du fonctionnement cérébral dont dépendent les humains ? Probablement, mais nous sommes loin d’une compréhension parfaite du langage chimique complexe du cerveau